Devenir une organisation pilotée par les données
Il y a plus de dix ans, le gouvernement britannique a encouragé le secteur de l’environnement bâti à adopter la modélisation des informations du bâtiment (BIM), une méthode permettant de superviser les données tout au long du cycle de vie d’un projet de construction.
À partir de 2016, une part importante des initiatives BIM du Royaume-Uni s’est concentrée sur l’intégration de la norme ISO 19650 Modélisation de l’information sur le bâtiment, une norme mondiale pour la gestion de l’information sur les actifs construits, ainsi que sur l'orientation correspondante au sein du cadre BIM du Royaume-Uni dans les activités commerciales quotidiennes et les opérations du projet.
La dynamique numérique s’accélère
Le Guide de la construction, publié en décembre 2020, donne des conseils aux organismes gouvernementaux britanniques et à d’autres organisations sur l’approvisionnement et la passation de marchés pour les projets et programmes de travaux publics.
Premièrement, les organisations clientes sont invitées à « harmoniser, numériser et rationaliser la demande » dans leur utilisation des approches de plateforme, des produits standard et des composants, ce qui est essentiel pour transformer la capacité du secteur à planifier, investir et fournir des technologies de fabrication numérique et hors site.
Il ajoute que les pouvoirs adjudicateurs au Royaume-Uni devraient utiliser le UK BIM Framework pour standardiser l’approche de la génération et de la classification des données, la sécurité de l’information et l’échange d’informations, car de nombreuses organisations ont un héritage numérique médiocre.
Le Guide de la construction stipule ce qui suit : « Alors que le volume de données relatives à la construction au Royaume-Uni augmente rapidement, elles sont souvent fragmentées ou difficilement accessibles. »
Cela peut être le résultat d’équipes de projets industriels qui ont toujours travaillé en vase clos, et de l’adoption d’applications logicielles propriétaires qui peuvent entraver le partage et la réutilisation de l’information.
L’amélioration de la cohérence et de la qualité des données peut également contribuer à faire de la transformation numérique une réalité. Les normes et les orientations relatives à l’interopérabilité des informations ont un rôle à jouer à cet égard.
L’amélioration du partage des données est de plus en plus répandue
La nécessité de l’interopérabilité est encore soulignée dans un rapport de l’Infrastructure and Projects Authority, le centre d’expertise du gouvernement britannique pour les grands projets, qui se nomme Transformation de la performance des infrastructures (TIP) : feuille de route vers 2030.
Le rapport TIP et le Guide de la construction constituent la base de la stratégie de construction du gouvernement britannique. Les deux sont approuvés par les organisations de l’environnement bâti, de sorte qu’il y aura probablement une plus grande demande pour le partage de données améliorées.
En outre, un groupe d’interopérabilité entre le gouvernement britannique et l’industrie a été créé pour concentrer les efforts sur des domaines comme la classification, les pratiques de gestion de l’information des clients, les technologies et la passation des marchés.
Amélioration de la valeur du cycle de vie
De nombreuses organisations des secteurs de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (AEC) au Royaume-Uni disposent déjà de capacités numériques avancées, mais la politique de construction du gouvernement britannique exige désormais que ces capacités continuent d’évoluer.
Le personnel, les processus et les technologies des organisations du côté de l’offre devront également être adaptés pour répondre aux demandes croissantes des clients pour de meilleurs résultats à long terme.
Un soutien pertinent est offert par le Construction Innovation Hub's Value Toolkit qui permet d’obtenir de « meilleurs résultats sociaux, environnementaux et économiques grâce à une prise de décision basée sur la valeur ».
Il existe également des initiatives sectorielles. Par exemple, en août 2021, le régulateur ferroviaire britannique, Network Rail, et le ministère britannique des transports ont lancé conjointement un outil nommé Better Value Rail Toolkit.
La vision du rapport TIP est celle d’un « système de systèmes » connecté aux données, dans lequel les décisions d’investissement et d’exploitation de l’environnement bâti sont guidées par des informations dérivées des données.
Les clients propriétaires-exploitants sont susceptibles d’attendre des fournisseurs qu’ils se conforment à des exigences rigoureuses en matière d’information sur les actifs à long terme. L’utilisation des données pour mettre en place des méthodes de travail nouvelles et plus efficaces peut aider les organisations AEC à être compétitives dans un marché où des volumes croissants d’informations riches se déplacent de plus en plus rapidement pour soutenir des relations de collaboration à plus long terme.
Données d’une vie entière améliorées
L’hypothèse initiale du gouvernement britannique en matière de BIM était la suivante : « Le gouvernement en tant que client peut obtenir des améliorations significatives en termes de coût, de valeur et de performance carbone grâce à l’utilisation d’informations ouvertes et partageables sur les actifs. » Cela reste vrai aujourd’hui comme il y a dix ans, mais nous sommes maintenant plus douloureusement conscients des dangers de la crise climatique et nous devons encore atteindre l’état idéal de l’information ouverte et partageable.
Dans ses dernières annonces politiques, le gouvernement britannique expose ses attentes accrues en matière d’échange et d’utilisation sécurisés d’informations au-delà des frontières organisationnelles, des systèmes et des biens physiques. Les organisations AEC (et les entreprises technologiques qui les soutiennent) devront créer efficacement et partager, gérer et conserver en toute sécurité les informations sur les actifs des clients.
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